Détection de datura : lutter efficacement contre cette adventice dans ses parcelles

Datura dans un champ de maïs

Le datura est une adventice redoutable qui se propage rapidement et qui est hautement toxique, aussi bien pour les humains que pour les animaux. Avoir du datura dans ses parcelles engendre donc bien des problématiques. De plus en plus présente dans les cultures, sa détection et sa gestion sont devenues des priorités pour de nombreux agriculteurs. Comment repérer cette plante efficacement et limiter sa propagation dans les champs ? Nous vous proposons un tour d’horizon sur tout ce qu’il y a à savoir sur cette plante toxique.

Qu’est-ce que le datura ?

Caractéristiques

Le datura stramonium est également appelé herbe du diable; c’est dire les enjeux sanitaires qu’elle comporte ! Cette plante appartient à la famille des solanacées et se reconnaît à :  

  • ses grandes feuilles dentées,

  • ses fleurs blanches – ou parfois violettes selon les espèces – en forme de trompette,

  • ses capsules épineuses ou bogues qui contiennent de nombreuses graines.

Habitat et cultures de développement

Le datura préfère les sols riches, meubles et bien exposés, notamment à la lumière et à la chaleur. C’est pourquoi il prolifère particulièrement dans les parcelles agricoles travaillées. 

En France, cette plante est très présente dans le Sud-Ouest, surtout dans les Landes ou encore le Gers. À cause de sa prolifération rapide et du réchauffement climatique, on la retrouve désormais dans d’autres régions comme le Centre-Val de Loire, le Sud-Est mais aussi le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté.

Le datura infeste particulièrement les cultures de printemps, particulièrement le maïs, le tournesol, le soja, ainsi que certaines cultures maraîchères comme le sarrasin, les pois et les haricots. Sa capacité à germer de manière échelonnée tout au long du printemps et de l’été complique grandement son contrôle.

Toxicité et réglementation liées au datura

Une plante très toxique, quel que soit le débouché de la culture

Le datura a pour caractéristique d’avoir l’ensemble de ses parties hautement toxiques, en particulier les graines. Elles contiennent plusieurs alcaloïdes tropaniques (atropine, scopolamine, hyoscyamine) qui peuvent engendrer des réactions plus ou moins  graves selon la quantité consommée  : 

  • sécheresse buccale, 
  • troubles de la vision,
  • confusion mentale, 
  • hallucinations, 
  • tachycardie,
  • et dans les cas les plus graves et extrêmes, le coma, voire le décès.

Vous l’aurez donc compris, une contamination de la chaîne alimentaire due à la présence de graines dans la récolte peut avoir des conséquences dramatiques pour la santé, humaine comme animale.  Si la plante venait à se retrouver dans du maïs fourrage ou ensilage par exemple, les animaux pourraient avoir des troubles nerveux, digestifs, cardiaques pouvant mener au décès, notamment chez les plus jeunes.

Réglementation et enjeux

Pour l’instant, le datura n’est pas encore classé comme réglementé à l’échelle européenne. Cependant, plusieurs initiatives sont prises par les filières agricoles pour endiguer le phénomène et sensibiliser au sujet. En France, certaines filières imposent des seuils de tolérance très stricts ( la limite est fixée à 15 µg/kg pour l’alimentation humaine, 5 μg/kg pour la filière pop-corn). Il s’agit donc d’un enjeu économique et sanitaire majeur puisqu’une présence trop importante et détectée trop tardivement peut entraîner le déclassement voire la destruction du lot.

➡️ 15 à 20 produits distincts ont fait l’objet de rappels en 2024 en France, liés à la présence de datura.

Méthode de détection et de gestion du datura

Le traitement chimique

Des solutions phytosanitaires existent, à base de différents éléments actifs selon la culture, mais leur efficacité varie en fonction du stade de développement du datura et de la quantité d’adventices. 

L’arrachage manuel

Pour pallier les levées échelonnées en cours de cycle et vérifier sa parcelle avant récolte, l’arrachage manuel est une méthode très efficace, d’autant plus qu’en fin de cycle, les traitements chimiques ne sont plus possibles. Certaines précautions sont cependant à prendre car les substances toxiques contenues dans le datura sont absorbables par voie cutanée ou par inhalation. Il faut donc se protéger en : 

  • étant bien équipé : gants étanches, manches longues voire masque, d’autant plus que l’odeur dégagée par les racines est particulièrement forte.

  • évitant de se toucher le visage pendant l’intervention et bien se laver mains et avant-bras après.

  • manipulant la plante avec précaution, encore plus si les bogues sont déjà formées, pour éviter que les graines se répandent. Un temps humide est idéal pour limiter la dispersion.

La télédétection : une solution prometteuse 

Les nouvelles technologies apportent une réelle plus-value dans la détection du datura. Grâce à la télédétection par drone notamment, et le recours à l’intelligence artificielle, il est désormais possible de repérer certaines adventices dans les parcelles afin de les éliminer plus facilement. Chez Abelio, nos drones sont équipés de capteurs et nos modèles d’intelligence artificielle entraînés à détecter le datura dans les cultures. Ce service est complété par une application mobile permet ensuite de géolocaliser les daturas dans la parcelle, facilitant ainsi l’épuration manuelle.

Prévenir l’apparition et éviter la propagation 

Bien que le datura soit une adventice difficile à contenir, certaines bonnes pratiques préventives peuvent être appliquées d’une campagne à l’autre : 

  • Nettoyer le matériel agricole après le passage dans une parcelle infestée, pour éviter le transport de graines

  • Surveiller les bordures de champs, l’entretien des fossés et zones non cultivées

  • Éviter de récolter une parcelle contaminée avec du datura monté en graines ou la récolter en dernier pour éviter la contamination éventuelle de l’ensemble de la récolte

  • Mettre en place une rotation culturale incluant des cultures d’hiver, moins favorables au développement du datura

  • Gérer minutieusement les daturas arrachés. Il ne faut pas les laisser sur place mais les récolter dans des sacs ou bâches hermétiques et étanches.

L’ensemble de ces bonnes pratiques permettent de limiter le risque d’installation durable du datura sur les parcelles.

Conclusion

La détection du datura dans les parcelles est aujourd’hui un enjeu majeur. Que ce soit pour des questions sanitaires ou de qualité de production et de durabilité des pratiques agricoles. Connaître ses caractéristiques, surveiller régulièrement ses parcelles et combiner les leviers chimiques, mécaniques et numériques sont autant de clés pour limiter efficacement son développement. À cela s’ajoutent les bonnes pratiques préventives, indispensables pour éviter que le datura ne devienne un problème récurrent d’année en année.

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