La fin de saison pour les cultures d’été est là. Les récoltes se terminent, et les parcelles se vident peu à peu. Mais pour de nombreux agriculteurs, l’automne ne marque pas une pause, bien au contraire. C’est le début d’un nouveau cycle avec les cultures d’hiver. C’est aussi le moment clé pour restaurer et protéger le sol. Préserver sa fertilité et garantir de bons semis au printemps.
Après plusieurs mois de culture et de passages d’engins, les terres peuvent être fatiguées, parfois compactées et appauvries. Les laisser nues, c’est les exposer à l’érosion, au ruissellement et à la perte de nutriments essentiels. Comme l’azote ou le potassium.
Nous vous donnons tous les conseils pour bien entretenir vos sols pour l’hiver et préparer vos parcelles à une nouvelle saison estivale réussie.👇
Pourquoi l’automne est une période clé ?
L’automne est une période clé car elle marque la transition entre deux saisons agricoles, qu’on appelle également l’interculture. C’est le moment où les agriculteurs peuvent préparer le sol pour limiter les risques hivernaux : érosion, lessivage des nutriments et compactage.
Pour tirer pleinement parti de cette période, il est essentiel de mettre en place certaines pratiques adaptées dès l’automne.
Les pratiques à mettre en place
Les semis de couverts végétaux
Les semis de couverts végétaux sont l’un des moyens les plus efficaces pour protéger le sol en hiver. Semés juste après la récolte, ils permettent de:
- Protéger le sol contre l’érosion et le lessivage,
- Restituer des nutriments pour la prochaine culture,
- Améliorer la structure et favoriser la vie microbienne.
Les couverts d’intercultures apportent de nombreux bénéfices agronomiques et environnementaux, le choix des espèces à intégrer dans le couvert peut être orienté par rapport aux objectifs attendus vis-à-vis de celui-ci :
- Légumineuses (trèfle, vesce), pour enrichir le sol en azote,
- Crucifères (sarrasin, céréales), pour une couverture de sol rapide et persistante, afin d’éviter l’érosion, la battance, et adventices,
- Plantes à couverture rapide du sol, pour limiter l’érosion*.
* Source: Terres Inovia
Grâce aux outils numériques et aux OAD, il est possible d’estimer la biomasse des couverts afin d’évaluer la quantité de minéraux restitués au sol (azote, phosphore, potassium…).
>Ces données, issues notamment de la télédétection satellite et de la méthode MERCI, permettent aux agriculteurs d’ajuster leurs apports de fertilisation et d’optimiser la gestion de leurs cultures pour la saison à venir.
Une fois les couverts bien implantés et la structure du sol restaurée, il est essentiel de réfléchir au type de travail du sol à adopter. Le choix de la bonne stratégie mécanique ou de conservation sera déterminant pour préserver durablement la fertilité et préparer les futures cultures.
Le travail du sol raisonné
Plutôt que de labourer profondément, il est recommandé de favoriser un travail superficiel ou un non-labour. Cette approche va permettre de préserver la vie microbienne, de conserver la structure du sol, et de réduire la consommation de carburant et les coûts liés à la mécanisation.
L’agriculture de conservation des sols (ACS), rassemble des techniques culturales qui vont permettre d’améliorer le potentiel agronomique des sols, tout en conservant une production régulière et performante sur les plans techniques et économiques.
Protéger le sol va permettre d’améliorer son fonctionnement, et augmenter sa fertilité.
Enfin, pour que ces efforts portent leurs fruits, il est essentiel de planifier les apports et préparer les semis dès l’automne.
Grâce à la planification et la modulation des apports de fertilisation par exemple, il devient possible d’ajuster les doses selon les besoins réels des cultures et la variabilité des sols. La modulation de la densité des semis, quant à elle, permet d’optimiser l’implantation des cultures et de maximiser le potentiel de rendement.
Ajustement de la fertilisation et planification des semis
L’automne est aussi le moment idéal pour analyser la saison écoulée :
- Carte de rendement et potentiel,
- Zone de compaction/tassement,
- Bilan des apports d’engrais.
Grâce aux outils d’aides à la décision (OAD) et notamment aux cartes de potentiel de sol, il est possible de préparer les semis de la saison suivante, d’optimiser les apports et d’anticiper les besoins selon la météo et l’état du sol.
En appliquant ces pratiques, vous mettez toutes vos chances de votre côté pour un sol plus sain et des cultures plus performantes.
Les bénéfices d’un sol bien préparé
Cela va offrir des avantages immédiats et durables :
- Fertilité et structure préservées,
- Rendements plus stables et résilients,
- Réduction des pertes d’intrants,
- Protection contre l’érosion et le lessivage,
- Préparation optimale pour les semis et la prochaine saison.
L’ensemble de ces pratiques et de planification avant l’hiver permettent de préparer la réussite du printemps et de garantir la santé du sol sur le long terme.
En conclusion
La phase automnale marque une phase essentielle du cycle agricole. Loin d’être un temps de pause, elle demande une attention et une technicité particulière. Entre l’implantation des cultures d’hiver, la gestion des couverts végétaux et la réparation des sols, chaque décision influence directement les performances de la campagne suivante.
C’est aussi le moment idéal pour planifier les interventions à venir : évaluer la biomasse des colzas pour ajuster les apports d’azote en sortie d’hiver, moduler la densité des semis grâce aux cartes de potentiel de sol.
L’ensemble de ces pratiques et cette planification avant l’hiver posent les bases d’une nouvelle saison réussie, durable et performante.
