Protéger ses vignes contre les maladies constitue un enjeu de taille pour les viticulteurs. On ne compte plus les années où le mildiou a fait rage dans les exploitations. D’une année à l’autre, cette pression des maladies varie et les conditions météo jouent un rôle déterminant. En parallèle, la réglementation devient plus stricte, notamment en matière d’utilisation des produits phytosanitaires. Il devient donc essentiel d’optimiser les interventions pour protéger rendement et qualité de la culture.
Pourquoi les maladies de la vigne sont-elles si difficiles à gérer ?
Certaines maladies comme le mildiou, l’oïdium, le botrytis ou le black-rot sont bien connues des viticulteurs. Elles peuvent rapidement se propager dans le vignoble si les conditions météorologiques sont favorables (pluie, chaleur et humidité). Une fois présentes, ces maladies peuvent faire baisser le rendement, nuire à la qualité du vin, voire ruiner une récolte. Ce qui les rend compliquées à gérer, c’est principalement le fait qu’elles ne suivent pas un calendrier fixe. Ces maladies dépendent d’un climat, de plus en plus imprévisible, et des conditions mêmes de la parcelle : exposition, sol, cépage… Il faut donc faire preuve de beaucoup d’adaptation.
Comment peut-on prévenir l’apparition de ces maladies ?
Avant même de passer aux traitements, il existe plusieurs façons de minimiser le risque d’apparition des maladies :
🍇 Soigner la gestion de la vigne : tailler bois et ramifications pour aérer les grappes et atténuer la propagation en cas de maladie, gérer la vigueur, choisir des cépages moins sensibles, travailler le sol et son enherbement etc.
🍇 Observer : pour repérer les premiers signes (tâches sur les feuilles, champignon et pourriture etc.) et pouvoir être réactif avant que la maladie ne se propage.
🍇 Surveiller la météo : allant de pair avec le point précédent, suivre l’évolution des conditions météo est essentiel car c’est ce qui déclenche ou freine les maladies.
En plus de visiter régulièrement vos ceps pour vérifier l’apparition éventuelle de symptômes, les outils d’aide à la décision (OAD) viennent compléter, optimiser et renforcer les démarches. Ils permettent de donner des informations précises afin de prendre les bonnes décisions, au bon moment.
Qu’est-ce qu’un OAD en viticulture ?
Un outil d’aide à la décision, ou OAD, est un logiciel ou une application qui aide les viticulteurs, à savoir quand et comment intervenir. Il peut se présenter sous forme d’une application mobile, d’une plateforme web, d’un outil connecté à la météo ou bien de tout cela à la fois ! Plusieurs éléments sont nécessaires au bon fonctionnement de ces outils :
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les données météo locales (pluie, humidité, température etc.)
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les caractéristiques agronomiques de la parcelle (cépage, stade de développement, historique…)
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des modèles qui simulent le développement des maladies en fonction de tous ces paramètres (Rimpro, Décitrait, etc.)
L’objectif est simple : anticiper les risques et éviter de traiter “au cas où”.
Comment les OAD aident-ils concrètement à gérer les maladies de la vigne ?
Les OAD ne remplacent certes pas l’expérience du terrain, mais ils aident à anticiper les risques. En combinant données météo, agronomiques et observations terrain, ces outils indiquent à quel moment la vigne est la plus vulnérable. Ils permettent de :
🍇 Planifier les traitements au bon moment, ni trop tôt, ni trop tard.
🍇 Limiter les passages inutiles et donc de faire des économies de produits phytosanitaires.
🍇 Réduire l’utilisation de produits sans compromettre la qualité ou le rendement.
🍇 Enregistrer toutes les interventions pour un meilleur suivi.
Quels sont les avantages pour les viticulteurs ?
Utiliser un OAD, c’est gagner en réactivité et en tranquillité d’esprit. Cela permet de mieux positionner ses traitements, selon les risques réels. Outre l’économie potentielle de produits, cela permet :
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Un temps optimisé grâce à des visites plus ciblées
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Moins de perte et un raisin de meilleure qualité
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Une meilleure conformité réglementaire (HVE, bio etc.)
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Une traçabilité simplifiée, utiles pour les différentes certifications
Et pour les distributeurs (coopératives, négoces…) ?
Les OAD ne profitent pas seulement aux viticulteurs. Ils sont aussi bénéfiques pour les distributeurs agricoles :
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Proposer un service différenciant à ses agriculteurs et les fidéliser, le tout avec des conseillers qui peuvent s’appuyer sur des données fiables pour accompagner les exploitants.
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Avoir une vision globale des risques à l’échelle d’un territoire afin de mieux gérer les stocks et organiser ses tournées.
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Obtenir des CEPP pour les coopératives et négoces devant atteindre leurs objectifs de réduction des produits phytosanitaires.
En conclusion
Face aux aléas climatiques, à la pression des maladies et à l’évolution des réglementations, les viticulteurs ont besoin d’outils fiables pour faire les bons choix. Les OAD, bien que ne remplaçant pas l’œil du vigneron, aident à prendre les meilleures décisions. Grâce à ces outils, il est possible de protéger ses vignes efficacement, en optimisant son utilisation de produits et en favorisant des démarches plus durables et responsables.