Conditions météorologiques défavorables, apparition de maladies, ravageurs… les dangers qui guettent les cultures dont les céréales à paille sont nombreux et le risque de verse en fait partie. Accident de végétation récurrent, qu’est-ce que la verse des céréales à paille implique vraiment et comment s’en prémunir efficacement ?
La verse des céréales à paille, qu’est-ce que c’est ?
La verse physiologique, à différencier de la verse parasitaire qui peut être la conséquence de maladies, est un phénomène qui touche particulièrement les cultures de blé et d’orge. La tige, fragilisée par différents facteurs (conditions météorologiques défavorables et violentes, sensibilité variétale, croissance trop rapide etc.) se courbe à la base et amène les céréales à se coucher dans la parcelle.
Quels enjeux pour les cultures ?
Vous vous en doutez, avoir du blé ou de l’orge qui a versé n’est pas optimal pour sa récolte ! La verse peut entraîner, dans les cas les plus grave et en cas de verse précoce, jusqu’à 30q/ha de perte sur le rendement selon Arvalis. La qualité du grain peut également être affectée et mener à un non-respect des cahiers des charges. De plus, la récolte est également plus laborieuse sur des céréales couchées.
La verse des céréales est donc un phénomène à prendre au sérieux. Cependant, pas d’inquiétude ! Le risque peut être anticipé et limité pour que les cultures soient protégées.
Anticiper le risque de verse pour mieux l’éviter
Le risque de verse des céréales se mesure en fonction de différents indicateurs agronomiques. Sensibilité de la variété semée, densité, évolution de la culture ou encore nutrition azotée, la céréale sera plus ou moins résistante aux conditions extérieures en fonction de ces paramètres. Ainsi, pour anticiper le risque de verse, plusieurs solutions existent :
- Le choix de la variété. En choisissant une variété plus résistante, vous minimisez le risque mais cela n’est pas nécessairement suffisant, en particulier pour l’orge où on observe peu de variétés assez résistantes.
- Optimiser sa conduite culturale et notamment sa fertilisation azotée. En effet, si la culture a trop d’azote à certains stades clés, le risque de verse augmente également, d’où la nécessité de fractionner et même moduler ses apports d’engrais grâce à des outils d’aide à la décision.
- Appliquer un régulateur de croissance pour solidifier les tiges.
Les outils numériques d’aide à la décision permettent de prendre en compte l’ensemble des facteurs de risque. Ils contribuent à estimer de manière précise les prédispositions de la culture afin de déclencher ou non l’application des régulateurs de croissance, selon le besoin de chaque parcelle.
Le plus qui fait la différence : pour raisonner l’application de régulateur et gagner en précision dans sa conduite culturale, il est également possible de moduler l’apport de produit à l’échelle intra parcellaire. Ainsi, vous pouvez traiter uniquement les zones à risque élevé ou moyennement élevé selon le niveau de risque.
Les avantages d’un bon diagnostic et d’un suivi précis
Ainsi, bénéficier d’un outil numérique qui permet de prendre en compte l’ensemble des indices de risque de verse et facteurs extérieurs est un véritable atout. Cela permet notamment de déclencher une intervention au moment le plus opportun mais aussi d’optimiser sa prise de décision.
En apportant le régulateur au bon endroit (ou en n’en appliquant pas si ce n’est pas nécessaire), cela permet à l’agriculteur d’économiser le produit tout en limitant le risque de verse pour ses céréales. Le rendement et la qualité ont donc plus de chance d’être au rendez-vous à la récolte !
Côté distributeur, ce dernier a également tout intérêt à utiliser un outil d’aide à la décision pour se prémunir du risque de verse puisque cela l’assurera de bénéficier d’un rendement optimal et d’un grain qui respecte les cahiers des charges.