Le risque de verse des céréales à paille, phénomène qui touche de nombreuses exploitations agricoles, peut entraîner des pertes considérables en termes de rendement et de qualité. Face à des conditions météorologiques de plus en plus imprévisibles et à l’apparition de nouvelles maladies, il est essentiel de trouver des solutions innovantes pour y faire face. Comment prévenir ce cas ? Comment optimiser la gestion de risques de verse ? On vous en dit davantage dans cet article.
Qu’est-ce que la verse des céréales à paille ?
Il existe deux types de verse de céréales à paille.
- La verse physiologique, liée à des facteurs agronomiques et environnementaux.
- La verse parasitaire, qui résulte de maladies.
La verse physiologique
La verse physiologique affecte principalement la tige des céréales. Elle peut être fragilisée par des conditions météorologiques défavorables, telles que des vents violents ou une forte humidité. Elle peut également résulter d’une certaine sensibilité de la variété cultivée ou encore d’un excès d’azote, qui entraîne une croissance trop rapide et donc une fragilisation de la tige.
La verse parasitaire
La verse parasitaire, quant à elle, est causée par l’attaque de la tige par des agents pathogènes, comme des champignons tels que le piétin-verse ou les fusarioses. Ce phénomène touche particulièrement des céréales comme le blé et l’orge, mais aussi certaines légumineuses telles que le colza et le tournesol, ce qui augmente leur vulnérabilité aux pertes de rendement.
Quelles sont les conséquences de la verse sur les cultures, le rendement et la récolte ?
La verse peut avoir un impact significatif sur la récolte. Lorsqu’une culture se couche, le rendement peut chuter de manière drastique, avec des pertes pouvant atteindre jusqu’à 30q/ha selon Arvalis. En plus de réduire la quantité de grain récoltable, elle altère aussi la qualité du grain, compromettant le respect des cahiers des charges et la valorisation de la production.
La verse complique la récolte, car les tiges des céréales sont souvent couchées au sol, ce qui rend la tâche plus difficile et moins efficace. Les machines doivent être ajustées ou adaptées pour ramasser les cultures tombées, ce qui rallonge le temps de travail. Cela peut entraîner des pertes supplémentaires de grains ou des problèmes de qualité, augmentant ainsi les coûts d’exploitation en raison de la nécessité d’une récolte plus minutieuse, d’un équipement spécial ou d’une collecte supplémentaire.
Face à ces risques, il est donc essentiel d’anticiper et de mettre en place des solutions adaptées pour les limiter. C’est avant tout un moyen pour les techniciens de sensibiliser les agriculteurs et de leur fournir des recommandations ciblées.
Comment anticiper le risque de verse des céréales ?
Plusieurs indicateurs agronomiques peuvent permettre d’évaluer le risque de verse et d’adapter la conduite culturale.
Il existe plusieurs solutions pour anticiper le risque de verse des céréales :
Il existe plusieurs solutions pour anticiper le risque de verse des céréales :
Le choix de la variété
Effectivement, choisir une variété plus résistante peut minimiser le risque même si cela n’est pas suffisamment décisif. Notamment pour l’orge, où il y a peu de variétés résistantes.
L’optimisation de la conduite culturale et sa fertilisation azotée
Lorsque la culture a trop d’azote à certains stades clés, le risque de verse augmente. C’est pourquoi il est nécessaire de fractionner et même moduler ses apports d’engrais grâce à des OAD (outils d’aides à la décision). L’application d’un régulateur de croissance pour renforcer les tiges et limiter leur fragilité
Les OAD : un levier de précision pour lutter contre la verse
Les outils d’aide à la décision analysent l’ensemble des facteurs de risque afin d’estimer avec précision, en particulier, les zones de vulnérabilité. Ils permettent de moduler efficacement les traitements contre la verse. L’objectif est d’intervenir sur la verse via deux actions principales : la modulation du traitement anti-verse en fonction des besoins spécifiques des différentes zones de la parcelle et la modulation des apports d’azote pour éviter les excès qui pourraient favoriser l’apparition du risque de verse. Ils permettent ainsi de déclencher, si nécessaire, l’application des régulateurs de croissance au bon moment et sur les parcelles concernées.
Le véritable atout ? Une modulation intra-parcellaire
La modulation intra-parcellaire permet d’affiner encore davantage la gestion des apports. Plutôt que d’intervenir uniformément, ces outils permettent de cibler uniquement les zones à risque élevé ou modéré, optimisant ainsi l’efficacité du traitement tout en réduisant les coûts et l’impact environnemental. Cette approche permet non seulement d’adapter les apports en fonction des besoins spécifiques de chaque zone du champ, mais aussi de minimiser les gaspillages.
En ciblant précisément les zones nécessitant une intervention, elle offre un meilleur contrôle sur la répartition des ressources et améliore la rentabilité des exploitations agricoles. De plus, cette précision dans la gestion permet d’optimiser l’utilisation des intrants, tout en favorisant une agriculture plus durable, respectueuse de l’environnement, et en limitant l’apparition de résistances aux produits phytosanitaires.
Opter pour un suivi précis
Pouvoir s’équiper d’un outil numérique constitue aujourd’hui un véritable atout. Cela permet de prendre en compte l’ensemble des indices de risque de verse et des facteurs extérieurs. Par exemple, cela permet d’optimiser sa prise de décision en déclenchant l’intervention au moment le plus opportun. En apportant le régulateur au bon endroit, l’agriculteur économise le produit tout en limitant le risque de verse pour ses céréales. En ce qui concerne le distributeur, l’utilisation d’un outil d’aide à la décision pour lutter contre le risque son utilisation lui assurera de bénéficier d’un rendement optimal et d’un grain conforme aux cahiers des charges.