En effet, L’Indice de Fréquence des Traitements (IFT) est un indicateur clé pour mesurer l’utilisation des produits phytosanitaires en agriculture. Dans un contexte de transition agroécologique et de pression réglementaire croissante, la réduction de l’IFT est un enjeu majeur pour les exploitants agricoles. Découvrez dans cet article ce qu’est concrètement l’FT, comment il est calculé, pourquoi sa réduction est importante, quels en sont les bénéfices et comment le réduire efficacement.
Qu’est-ce que l’IFT ?
L’Indice de Fréquence des Traitements (IFT) est un indicateur qui permet d’évaluer la fréquence d’application des produits phytosanitaires sur une culture donnée. Il a été conçu pour suivre l’évolution des pratiques agricoles et mesurer les efforts de réduction de l’IFT.
L’IFT est utilisé par les agriculteurs, les conseillers agricoles et les institutions pour comparer les itinéraires techniques. Il permet d’ajuster les stratégies de protection des cultures et répondre aux exigences réglementaires. Il est particulièrement suivi dans les cultures de céréales (blé, orge etc.), où l’optimisation des traitements est un enjeu majeur.
Comment est-il calculé ?
L’IFT est calculé en prenant en compte :
- Le nombre de traitements réalisés sur une culture donnée au cours d’une campagne.
- Les doses appliquées de chaque produit phytopharmaceutiques
- Les doses de référence homologuées pour chaque substance active.
Il peut également être décliné en plusieurs sous indicateurs : l’IFT total, l’IFT selon la catégorie de traitements (herbicide, fongicide, insecticide), etc.
En d’autres termes, pour calculer l’IFT, il faut additionner le rapport entre la dose appliquée et la dose de référence pour chaque traitement effectué. Plus un agriculteur applique de produits phytosanitaires en grande quantité par rapport aux doses recommandées, plus son IFT sera élevé.
Pourquoi réduire l’IFT ?
La réduction de l’IFT est une nécessité face aux défis environnementaux et sociétaux actuels. En effet, l’usage excessif de produits phytosanitaires a un impact sur la biodiversité, la qualité des sols et de l’eau, ainsi que sur la santé humaine. De fait, les réglementations européennes et nationales, comme le plan Écophyto ou encore la Politique Agricole Commune (PAC), visent à encadrer et réduire leur utilisation.
Un IFT élevé peut également engendrer une dépendance des sols et des cultures aux intrants chimiques. Ainsi, cela augmente les coûts de production pour les agriculteurs. Réduire l’IFT permet donc à la fois d’anticiper les évolutions réglementaires et de préserver la compétitivité des exploitations agricoles.
Quels sont les avantages à réduire l’IFT ?
Pour les structures agricoles
- Réduction de l’impact environnemental : Moins de produits chimiques signifie moins de pollution des sols et des eaux.
- Respect des réglementations et obtention de certifications : Un IFT réduit facilite l’accès à des labels et certifications agricoles valorisant des pratiques culturales durables, comme le label Haute Valeur Environnementale (HVE), la certification AB (Agriculture Biologique) ou encore le label Zéro Résidu de Pesticides.
- Amélioration de l’image de l’exploitation : Une agriculture plus propre répond aux attentes sociétales et facilite la commercialisation des produits.
Pour les agriculteurs
- Réduction des coûts : Moins d’achats de produits phytosanitaires permettent une meilleure rentabilité.
- Préservation de la santé : Moins d’exposition aux pesticides réduit les risques pour la santé des exploitants et des riverains.
- Autonomie et résilience : Moins dépendre des intrants chimiques favorise une agriculture plus robuste face aux aléas climatiques et économiques.
Comment réduire l’IFT ?
Adopter des pratiques agronomiques adaptées
- Rotation et diversification des cultures : Permet de limiter les cycles de maladies et de ravageurs.
- Choix de variétés résistantes : Certaines variétés sont naturellement plus résistantes aux maladies.
- Implantation de couverts végétaux : Ils favorisent la fertilité des sols et réduisent la pression des adventices.
Optimiser les traitements phytosanitaires
- Utilisation d’outils d’aide à la décision (OAD) : Ces outils permettent de traiter uniquement quand et où c’est nécessaire grâce à la détection des adventices par exemple ou la prévision de risques maladies.
- Application à dose efficace minimale : Éviter le surdosage et adapter les interventions selon les besoins, les conditions et le stade des cultures.
Privilégier l’agriculture de précision
- Pulvérisation ciblée grâce aux nouvelles technologies. Aujourd’hui drones et capteurs embarqués permettent de localiser et traiter de manière ciblée, notamment pour les adventices, afin d’optimiser les apports
- Analyse des besoins précis de la parcelle en fonction des données climatiques, biologiques etc. L’usage de stations météo connectées, d’outils d’analyse de sols etc., permettent d’anticiper les risques de maladies. Cela permet également de mieux programmer les traitements, réduisant ainsi les interventions inutiles.
Sensibiliser et accompagner
- Accompagner les agriculteurs. On ne le répètera jamais assez, la clé du changement réside dans l’accompagnement. Les techniciens et conseillers ont un rôle majeur dans la diffusion du message auprès des agriculteurs. En effet, eur expertise leur permet d’identifier les leviers d’amélioration les plus pertinents pour chaque exploitation afin de faire évoluer les pratiques grâce à des plans d’actions ciblés.
- Expérimenter sur le terrain. Tester différentes pratiques (ex. réduction des doses, introduction de méthodes alternatives) sur des parcelles pilotes. Cela permet d’évaluer leur efficacité avant un déploiement à grande échelle.
La réduction de l’IFT est un levier essentiel pour une agriculture durable et compétitive. La mise en place de mesures permet de répondre aux enjeux environnementaux et sanitaires tout en garantissant une rentabilité aux exploitations agricoles. Grâce aux innovations technologiques et aux pratiques agronomiques alternatives, il est possible de limiter l’usage des phytosanitaires sans compromettre la productivité.