Mildiou de la pomme de terre : comment protéger vos cultures et sécuriser votre production ?

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Il n’y a pas que nos voisins les Belges qui consomment de la pomme de terre ! Ce tubercule est également le légume préféré des Français, avec une moyenne de 50kg par personne et par an consommés. Ce chiffre témoigne de l’importance de cette culture dans notre alimentation. C’est aussi un pilier économique : avec une production annuelle de plus de 8,5 millions de tonnes. La filière représente entre 2 et 2.3 milliards d’euros, selon l’UNPT, Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre. Autant vous dire que la sécurisation des productions et la protection des cultures, notamment face aux risques de maladie, est un enjeu fort pour la filière.

 

Le mildiou, un véritable fléau pour la pomme de terre

Parmi les menaces sanitaires les plus sérieuses pour la pomme de terre, le mildiou occupe une place de choix. Il s’agit d’une maladie fongique provoquée par un champignon, le Phytophthora infestans, redouté pour sa vitesse de propagation et sa capacité à détruire une récolte entière.

Un enjeu agronomique, économique et environnemental

Derrière ces chiffres de consommation et de production se cachent des défis majeurs pour les agriculteurs : maintenir la qualité des tubercules, préserver les rendements, mais aussi réduire l’empreinte environnementale des pratiques agricoles. En effet, dans un contexte de transition agroécologique, il devient crucial de concilier performance économique et respect de l’environnement. 

Cela implique de limiter l’usage des intrants chimiques, de mieux anticiper les risques sanitaires et d’adopter des outils modernes pour optimiser la gestion des parcelles. Protéger les pommes de terre contre des maladies comme le mildiou ne consiste donc pas seulement à éviter des pertes de production, mais bien à inscrire la culture dans une démarche plus durable et résiliente.

Caractéristiques de la maladie

La maladie se manifeste d’abord par l’apparition de taches brunes, huileuses sur les feuilles, souvent accompagnées d’un duvet blanc sur la face inférieure, notamment dans les zones humides. Si elle n’est pas traitée rapidement, la maladie progresse vers les tiges. En effet, elle peut atteindre les tubercules, via le sol, par un phénomène de lessivage. La contamination peut ainsi se poursuivre après la récolte, affectant la qualité et la conservation des pommes de terre.

 

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Source : Arvalis – Institut du Végétal

 

Des conditions climatiques qui favorisent l’apparition de mildiou

Le développement du mildiou est étroitement lié aux conditions climatiques. Il prospère dans les environnements humides et tempérés. En France, il fait généralement son apparition au printemps, entre mars et juin. Habituellement après des épisodes de fortes pluies combinées à des températures oscillant entre 10 et 25 °C, sur plusieurs jours consécutifs. Une hygrométrie supérieure à 80% est souvent le signal d’alerte pour surveiller activement ses parcelles.

Le mildiou peut se développer silencieusement avant de devenir visible. Une vigilance quotidienne est donc essentielle pour détecter les premiers signes. Une surveillance insuffisante ou un retard de traitement peut permettre à la maladie de se propager rapidement. Cela rendant les interventions moins efficaces et augmentant considérablement le risque de pertes économiques.

 

Des conséquences désastreuses sur les cultures

On peut dire que le mildiou n’en est pas à son premier coup ! Saviez-vous que c’était le mildiou qui était à l’origine de la Grande Famine qui a touché l’Europe au milieu du 19ème siècle ? Les conséquences ont été telles que cela a provoqué une forte émigration du peuple irlandais vers l’Amérique du Nord. Autant vous dire que, non contenu, le mildiou de la pomme de terre peut faire des ravages et provoquer des dommages irréversibles sur les cultures.

Sa progression rapide peut atteindre l’ensemble de la parcelle en quelques jours. En effet, la maladie peut s’attaquer aux pommes de terre à n’importe quel stade de développement. Elle se propage facilement (par le vent, par les débris végétaux, par la pluie qui entraîne les spores dans le sol etc.). S’il n’est pas rapidement traité, le mildiou peut provoquer des pertes de récolte allant jusqu’à 70-80%.

 

Des solutions pour lutter contre le mildiou

Vous l’aurez compris, prévenir du risque d’apparition de mildiou sur ses parcelles concentre beaucoup d’enjeux. Très prolifique, cette maladie peut revenir d’une année sur l’autre si la terre est contaminée ou si le mildiou est mal traité.

Espacer les plants, désherber régulièrement, faire de longues rotations culturales, opter pour des variétés plus résistantes… plusieurs conseils et astuces existent pour limiter le risque, mais ils ne sont parfois pas suffisants...

La bouillie bordelaise est le traitement le plus efficace. En effet, elle est également utilisée pour lutter contre le mildiou de la vigne grâce au cuivre qu’elle contient et qui permet de bloquer la production de spores. Mais encore faut-il appliquer ce traitement au bon moment, pour pouvoir bénéficier d’une protection maximale.

 

Mileos®, un outil d’aide à la décision basé sur des modèles agronomiques spécifiques

Mileos®  est un outil d’aide à la décision développé par Arvalis – Institut du Végétal. Il permet d’évaluer et de monitorer le risque d’apparition de mildiou sur la pomme de terre. Le modèle agronomique prend en compte plusieurs paramètres comme :

  • La météo (température, hygrométrie, pluviométrie…)
  • La variété
  • Les dates de plantation et de levée
  • L’état sanitaire de la parcelle
  • Les interventions réalisées au champ (traitements, irrigations)
  • Les observations renseignées

Ces différentes variables sont analysées chaque jour afin de calculer le niveau de pression de mildiou des parcelles. Ces indices permettent notamment de proposer un calendrier de traitements préventifs au producteur. Grâce à cet outil, les producteurs ont réalisé une économie moyenne de 5 traitements/an entre 2019 et 2022 par rapport à une protection classique.

 

Quels avantages à utiliser un OAD pour se protéger contre le mildiou ?

Utiliser un outil numérique pour se protéger contre le mildiou permet de centraliser les indicateurs et de bénéficier :

  • D’un outil fiable et sécurisant, permettant de prendre les bonnes décisions et traiter au meilleur moment (actualisation horaire des données)
  • D’optimiser son utilisation d’intrants et de réduire ses coûts s’il n’y a pas besoin de traiter
  • De diminuer son IFT (indices de fréquence de traitement) et d’adopter des pratiques en accord avec les cahiers des charges.

Mileos®, intégré à Abelio pour anticiper votre risque mildiou

Ayant pour objectif de faciliter l’interopérabilité entre les outils agricoles, Abelio intègre Mileos dans sa plateforme web et app mobile. S’ajoute à cela la connexion avec les différents réseaux de stations météos à la parcelle pour profiter de données ultra-locales et être toujours plus proche de la réalité terrain.

 

interopérabilité mileos mildiou

 

Prévenir plutôt que guérir

Le mildiou est donc une menace sérieuse pour la pomme de terre. Toutefois, des solutions existent pour le contenir. En combinant bonnes pratiques culturales, traitements adaptés et outils numériques intelligents, les producteurs peuvent sécuriser leur production tout en adoptant des démarches plus durables. L’enjeu est clair : anticiper pour protéger, et ainsi garantir le rendement, la qualité et la pérennité de la production dans un contexte climatique de plus en plus incertain.

Ainsi, s’armer d’outils fiables empêchent la propagation de la maladie est la meilleure solution pour éviter que le rendement et la production finale ne soient affectés.

Le média

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