L’apport de fertilisants, dont l’engrais azoté, permet d’amener un nutriment essentiel au bon développement des cultures. Avec une fertilisation bien maîtrisée au long du cycle, vous pouvez obtenir un meilleur rendement tout en correspondant aux cahiers des charges (ex : taux de protéines, pourcentage de mitadinage).
Pour être au plus près des besoins de la culture, la fertilisation est fractionnée en plusieurs apports qui ont chacun leurs bénéfices.
La fertilisation des céréales : principes et différents apports
Les instituts agronomiques comme Arvalis – Institut du Végétal recommandent de fractionner l’azote. Cela va jusqu’à 4 apports pour le blé et 3 apports pour l’orge. La dose totale d’engrais à apporter est définie en début de saison dans le Plan Prévisionnel de Fumure (PPF). Différents paramètres sont pris en compte :
- le besoin en azote de la plante,
- la fourniture du sol,
- l’objectif de rendement, etc.
Fractionner ses apports permet de s’adapter au besoin de chaque stade de développement de la plante. Par exemple, en début de cycle, les besoins du blé en azote sont plus faibles. Le pilotage des apports permet donc de développer des stratégies culturales précises.
- Les premiers et deuxièmes apports vont avoir pour but principal d’homogénéiser la parcelle. Il s’agit de donner toutes les chances à la culture de bien se développer, notamment pour les zones où l’on observe un retard de croissance avec une biomasse plus faible. La quantité d’engrais apportée au premier apport dépendra du reliquat observé dans le sol, alors que le deuxième sera davantage stratégique puisqu’il permettra d’assurer la montée des épis.
- Le troisième apport se fait entre les stades 1 à 2 nœuds et permettra de booster les zones à fort potentiel, là où la culture est la plus prometteuse au vu de la biomasse.
Le dernier apport d’azote, un enjeu clé pour les cultures
Vous l’aurez compris, le dernier apport d’engrais azoté concentre des enjeux clés au niveau stratégique car il intervient plus tardivement sur la culture. Cet apport étant relatif au besoin même de la culture, il est indépendant du Plan Prévisionnel de Fumure. La dose à apporter est donc automatiquement pilotée.
Sur blé, il permet de maximiser le rendement et de s’assurer de la qualité en protéine jusqu’à fin floraison. Côté orge, le fonctionnement va être le même sauf pour l’orge brassicole où la teneur en protéines doit être limitée.
Moduler ses apports d’azote avec un outil d’aide à la décision (OAD)
Les OAD vont permettre d’optimiser l’efficacité de chaque dose apportée en prenant notamment en compte les hétérogénéités de la parcelle. En mesurant différents indices comme la biomasse, le taux de nutrition, de chlorophylle etc., et en croisant cela aux modèles agronomiques, ces outils sont capables de déterminer quelle zone à le plus besoin d’azote ou non. Ils créent des cartes de modulation de dose d’engrais correspondant aux besoins de la culture à l’instant T. Directement implémentables dans les consoles, ces cartes peuvent permettre d’épandre automatiquement les doses d’engrais selon les différentes zones définies si le matériel le permet.
*Application disponible sur Google Play et App Store sous réserve de contractualisation à nos services
À noter : les outils de pilotage sont obligatoires pour déplafonner et justifier d’un apport plus élevé que celui prévu dans le PPF.
Les avantages et bénéfices du fractionnement d’apport sur vos cultures
Fractionner ses apports concentre son lot d’avantages ! En assurant la nutrition azotée des céréales au bon moment, vous pouvez :
- Maximiser votre rendement. Entre 3 et 5q/ha supplémentaires observés selon Arvalis.
- Optimiser la qualité. Les grains ont une teneur en protéines de 0.3 à 0.5% supplémentaire.
- Économiser les apports d’azote et correspondre à la réglementation, notamment pour les exploitations situées en zone vulnérable.
- Gagner jusqu’à 2 points Haute Valeur Environnementale.
Hormis l’intérêt manifeste pour le développement de la culture, fractionner ses apports permet aussi d’être vigilant quant à son état de nutrition. En effet, la sous-nutrition ou la surnutrition peuvent provoquer l’apparition de maladie ou encore augmenter le risque de verse.